Ce qui me lie à toi est comme une perle naissant aux replis des cicatrices.
Tu as jeté un regard, ouvert un passage, à peine quelques mots,
grains de sable de souffrance et nacre de tendresse mêlée.
En couches successives la perle s'embellit,
douloureusement et magnifiquement.
Je lui donne la vie, de l'éclat, parce qu'elle est devenue ma croyance.
Qui suis-je sans elle, coquille triste et inutile dans une mer asséchée ?
Depuis toujours je savais ta venue,
tu n'es pas un intrus,
tu n'es pas entré par effraction,
tu n'as rien détruit.
Tu m'as fait naître en m'appelant, en me reconnaissant.
Tu es venu avec l'évidence des aurores.
Porteur des jours et des saisons,
passeur des horizons, passager passionné de la vie.
Et pour te rassurer,
pour que tu te sentes bien que je ne suis pas un poids à traîner,
une enfant perdue,
une malade à soigner,
sache bien que je n'attends rien,
je ne prévois rien.
Je ne me sens aucun droit à demander.
Je ne veux rien d'autre que ce qui surgit de nos imprévisibles.
Dans un seul geste je reçois l'abondance,
tu ne peux savoir tout ce qui me vient de toi.
La solitude est un espace vide où s'engouffrent les mots inachevés,
toutes ces bribes d'échanges restées en suspens,
les non-dits du regret,
le gaspillage des paroles vaines.
Ainsi au téléphone que tu détestes,
avec les fausses questions,
les réponses tièdes, ou les projets flous.
Ne crains rien de notre amour.
Je te le dis amoureusement dans le creux de l'oreille !
Nous naissons à nouveau hors des habitudes,
bien au-delà d'une liaison clandestine,
nous naissons amants sans liens,
tissés de nos seuls élans......
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